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Mais lis donc dans l'train !
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28 juillet 2009

Ceux qui marchent dans les villes, Jean-François Dauven

arton11719_65793Flammarion, 303p.

Quand parfois l'après-midi traîne un peu en longueur ou que j'attends pour avancer une réponse à un mail, je vais au bout du couloir, voir ce qu'il y a dans le carton. Des bouquins en japonais ou en grec, des essais sur des auteurs inconnus (de moi en tout cas), et parfois, quelques romans.

Ceux qui marchent dans les villes est de ces titres qui attirent, évidemment, quand je ne rêve que d'errances le sac au dos. Quand j'envoie un message quelques jours avant pour parler de Camus et de ce qu'il dit sur les arrivées dans les villes étrangères.

(La nuit, les arrivées solitaires dans les villes inconnues – cette sensation d’étouffement, ce dépassement par un organisme mille fois plus complexe. Il suffit que le lendemain on repère la rue principale, tout s’ordonne par rapport à elle et nous nous installons. Collectionner les arrivées nocturnes dans les villes étrangères, vivre de la puissance de ces chambres d’hôtel inconnues. Carnets II)

Ces villes-là sont au nombre de dix, neuf réelles et une imaginaire. Des histoires, elles, on ne sait si elles sont réelles ou imaginaires, mais une chose est sûre : les personnages qui s'y croisent sont humains. On y rencontre un pianiste qui commence à boire le jour où il s'aperçoit qu'il ne sera jamais qu'un pianiste de bar, une jolie fille qui fuit l'appartement qu'elle habitait avec son copain le jour où celui-ci la quitte sans explication. On y fait la connaissance d'artistes un peu bobos qui mangent des palourdes en écoutant Vivaldi, on y parle de machines à café, d'auteurs méconnus, d'une thèse de linguistique française en Espagne, de lettres jamais ouvertes, d'appels jamais passés. Le tout sous une canicule qui enfonce l'Europe dans une torpeur étrange, où les sentiments semblent à la fois exacerbés et endormis. J'hystérise quand chaque personnage est lié au précédent, par-delà les kilomètres et les frontières - évidemment, je sais que c'est fait exprès, mais j'avoue, j'hystérise quand même.

Et pourtant, j'hésite. Entre le cliché - "Londres, l'inépuisable", "Rome, la souveraine", "Marseille, l'exubérante" - rien de bien révolutionnaire, et la tendresse avec lesquelles ces villes sont évoquées. Entre le style parfois facile, (des phrases sur les amitiés qui débutent autour d'une confidence, blabla) et l'art de la formule que l'auteur maîtrise plutôt bien. L'ensemble me laisse un goût étrange, doucereux, légèrement agaçant. Et pas seulement parce que moi aussi, j'aimerais être de celles qui marchent dans les villes.

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Commentaires
M
:) j'y penserai !
D
Tu m'as donné envie... sans trop promettre non plus, juste comme il faut.<br /> <br /> Je garde de la place dans mon sac la semaine prochaine ;)
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