Wilt 1, Tom Sharpe
(Non, je ne suis pas morte. Mais je ne lis plus beaucoup, et j'ai du mal à trouver le ton de ces chroniques.)
Un passage de quelques jours en territoire français m'a permis de retrouver la sensation de choix (et le vertige qui va avec) dans les immenses rayons d'une librairie nantaise. Comme j'avais eu la mauvaise idée de ne noter aucun titre de toutes les notes de blog lues ces derniers mois, je ne savais dans quoi me plonger mais une chouette libraire est venue à ma rescousse, et m'a fait découvrir (au milieu d'un tas d'autres) Tom Sharpe.
Ce qui m'a décidée, c'est cette idée du professeur de culture gé dans ce qui serait l'équivalent de CAP bouchers/plâtriers qui tente tant bien que mal d'inculquer quelques notions à ces grands gars qui font souvent deux fois sa taille et qui en ont un peu rien à faire de Sa majesté des mouches & co. Disons que ça me rappelait quelque chose (au hasard, mon boulot). Du coup, le héros l'anti-héros du bouquin, Henry Wilt, a du mal à voir le b(o)ut de ses journées. Ce qui resterait supportable s'il n'avait pas une femme maniaque, hystérique, et se trouvant des passions auxquelles elle se dévoue entièrement tous les quatre matins. Poterie, méditation, libération sexuelle - oui, c'est une passion. Elle en fait donc voir à son mari de toutes les couleurs. La goutte d'eau qui fait déborder le vase prend la forme d'une poupée gonflable appartenant aux nouveaux amis d'Eva Wilt. Une soirée alcoolisée plus tard, c'en est trop pour Henry qui décide que la situation ne peut plus durer. La solution ? Tuer sa femme. Comme évidemment, c'est un peu compliqué, il faut s'organiser, et s'entraîner. Pour ça, rien de mieux que la fameuse poupée.
Je me suis attachée à Henry Wilt dès le départ puisqu'en plus d'être un prof en galère (aha), il est le roi des plans foireux qui s'enchaînent sans laisser de répit au lecteur en train de s'étouffer de rire : l'humour est décalé et cynique, les situations plus farfelues les unes que les autres, la spirale de malchance dans laquelle il sombre doucement complètement déjantée. C'est bien ficelé, bourré de rebondissements, et tout à fait inattendu. Le problème, c'est qu'une fois plongée dedans, j'ai eu du mal à m'en détacher pour aller préparer mes cours de culture gé pour mes futurs cuisiniers.