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Mais lis donc dans l'train !

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24 mai 2010

Wilt 1, Tom Sharpe

(Non, je ne suis pas morte. Mais je ne lis plus beaucoup, et j'ai du mal à trouver le ton de ces chroniques.)

Un passagwilt_1e de quelques jours en territoire français m'a permis de retrouver la sensation de choix (et le vertige qui va avec) dans les immenses rayons d'une librairie nantaise. Comme j'avais eu la mauvaise idée de ne noter aucun titre de toutes les notes de blog lues ces derniers mois, je ne savais dans quoi me plonger mais une chouette libraire est venue à ma rescousse, et m'a fait découvrir (au milieu d'un tas d'autres) Tom Sharpe.

Ce qui m'a décidée, c'est cette idée du professeur de culture gé dans ce qui serait l'équivalent de CAP bouchers/plâtriers qui tente tant bien que mal d'inculquer quelques notions à ces grands gars qui font souvent deux fois sa taille et qui en ont un peu rien à faire de Sa majesté des mouches & co. Disons que ça me rappelait quelque chose (au hasard, mon boulot). Du coup, le héros l'anti-héros du bouquin, Henry Wilt, a du mal à voir le b(o)ut de ses journées. Ce qui resterait supportable s'il n'avait pas une femme maniaque, hystérique, et se trouvant des passions auxquelles elle se dévoue entièrement tous les quatre matins. Poterie, méditation, libération sexuelle - oui, c'est une passion. Elle en fait donc voir à son mari de toutes les couleurs. La goutte d'eau qui fait déborder le vase prend la forme d'une poupée gonflable appartenant aux nouveaux amis d'Eva Wilt. Une soirée alcoolisée plus tard, c'en est trop pour Henry qui décide que la situation ne peut plus durer. La solution ? Tuer sa femme. Comme évidemment, c'est un peu compliqué, il faut s'organiser, et s'entraîner. Pour ça, rien de mieux que la fameuse poupée.

Je me suis attachée à Henry Wilt dès le départ puisqu'en plus d'être un prof en galère (aha), il est le roi des plans foireux qui s'enchaînent sans laisser de répit au lecteur en train de s'étouffer de rire : l'humour est décalé et cynique, les situations plus farfelues les unes que les autres, la spirale de malchance dans laquelle il sombre doucement complètement déjantée. C'est bien ficelé, bourré de rebondissements, et tout à fait inattendu. Le problème, c'est qu'une fois plongée dedans, j'ai eu du mal à m'en détacher pour aller préparer mes cours de culture gé pour mes futurs cuisiniers.

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8 janvier 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

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C'est en rentrant en France en mai dernier que j'ai découvert l'existence de ce roman. Difficile de faire autrement, il était partout : sur les tables des librairies, dans les notes des blogueurs, dans les bouches des gens. Il était d'autant plus ancré dans les esprits que personne n'arrivait jamais à en réciter le titre entier sans s'emmêler les pinceaux. Encore maintenant, je suis obligée de jeter un coup d'oeil à la couverture.

J'ai attendu que la tempête passe, je l'ai un peu oublié, et pendant mes quelques jours français à Noël, on me l'a mis sous le nez. Comme mes sacs n'étaient vraiment pas assez lourds (hm), j'ai décidé de lui faire voir du pays.

En vrai, du pays, c'est plutôt moi qui en ai vu. C'est que je m'y croyais, sur l'île de Guernesey en 1946. J'ai pensé me perdre dans tous les protagonistes de ce roman épistolaire, mais bien vite, est apparu le caractère de chacun. Leurs anecdotes qui font leur histoire, l'Histoire, et celle que Juliet, jeune écrivain à la recherche d'un sujet, va finir par raconter.

Un livre où il est question de lecture et d'écriture, de rencontres par hasard, de caractère d'enfant et de rendez-vous ne pouvait que me plaire, je crois. La petite communauté littéraire m'a touchée, avec toute sa malice (quoi de mieux pour tromper l'occupant allemand qu'un nom comme celui-ci, amateurs d'épluchures de patates ?!), son humanité débordante, son humour anglais, et ses émotions.

392 pages qui filent en un rien de temps - comme il fait bon lire un roman épistolaire les jours où le facteur ne passe pas.

5 janvier 2010

Passage du gué, Jean-Philippe Blondel

blondel_passage_du_gue

De Blondel, je garde des souvenirs d'ailleurs. This is not a love song lu à Copenhague, Accès direct à la plage à Dublin, et maintenant Passage du gué à Ljubljana. Je ne sais pas tellement pourquoi - le fait que j'aie la bougeotte n'explique pas tout. Ce que je sais, c'est que, où que je sois, Blondel me colle les pieds à terre, et m'empêche de bouger en même temps qu'il me coupe la respiration, souvent.

Dans Passage du gué, il nous offre trois personnages, trois voix distinctes et douloureuses. Fred d'un côté, Myriam et Thomas de l'autre. Thomas, et Fred et Myriam. Ou Myriam, et Fred et Thomas ? Plus qu'autre chose, trois voix ensemble, sans doute. Ou pleines de doutes justement, à la recherche d'une confiance, alors que le drame dévaste la vie de Myriam et Thomas.

Il est difficile d'en dire plus quand on sait que le roman ne repose que sur un événement sur lequel tout le reste - les heures difficiles au collège, les pinceaux de Myriam, l'ambition de Thomas, les études d'anglais de Fred, le boulot de pion, les promenades en forêt - vient se greffer.

J'ai lu le roman en quelques heures de train, mais plus avec la hâte de le finir pour pouvoir passer à autre chose qu'une réelle passion pour le récit. Peut-être le sujet qui me touche un peu trop, peut-être l'écriture qui tombe un peu trop dans le pathos à mon goût, et paraît comme forcée par moments. J'ai passé le gué, et comme à chaque lecture, j'aurais aimé laisser le courant m'emporter. Un peu raté.

1 janvier 2010

Le vrai de vrai journal de ma vie, Gilles Tibo

le_vrai_de_vrai_journal_de_ma_vie Editions Imagine, 2008.

Sur la couverture, défense d'ouvrir ce cahier, défense de regarder les images, défense de lire à l'intérieur. Puis, trois avertissements pour nous inciter à refermer le journal intime de Marilou. C'aurait été dommage de l'écouter. Parce que Marilou a tout un tas de questions et de réflexions à partager sur la vie, la sienne, et celle des autres. Marilou regarde plus loin que le bout de son nez, elle pense à la guerre, à la mort et à la peur, elle écrit des poèmes pour rendre hommage à l'espoir et à la vie. Elle a tout un tas de secrets qu'elle veut garder pour elle, "parfois, on dirait que mon courage est allé jouer ailleurs", beaucoup d'idées de choses à inventer, "J'aimerais inventer une machine pour fabriquer de la joie. Je la laisserais traîner un peu partout... et tout le monde pourrait s'en servir", et beaucoup de malice, "moi j'aime la vie et toutes ses folies !"

On lit par bribes, un post-it sur une page, une note sur une autre, on y repart on y revient, c'est frais et doux et grave et touchant et plein de vie tout à la fois. Sur les images  poétiques de Josée Bisaillon, on distingue plusieurs couches qui rappellent les émotions de Marilou, et la façon qu'elles ont de venir se greffer tout doucement sur notre peau.

J'ai aimé la présentation originale et l'approche pas si naïve de la vie. "Il y a de petites déceptions, de moyennes déceptions et de grandes déceptions. Je préfère les petites, elles sont moins décevantes !" Alors oui, dans la vie, il y a des déceptions, mais il y a cet album aussi.

12 novembre 2009

Les derniers jours d'Albert Camus, José Lenzini

Actes Sud, 142 pages, octobre 2009.

les_derniers_jours_d_Albert_CamusC'est dans une enveloppe blanche allongée que j'ai reçu ce petit livre posté par ma Maman qui sait oh combien j'aime Camus, et oh combien je suis presque déçue d'avoir terminé mon mémoire sur l'homme en question.

Le trajet en train pendant lequel j'attaque le livre colle à l'ambiance, puisque Camus est décédé dans un accident de voiture alors qu'il se rendait à Paris avec Michel, Janine Gallimard et leur fille en janvier 1960. C'est Gallimard qui avait insisté pour qu'ils fassent la route en voiture ensemble : Camus voulait prendre le train. L'ironie du sort, ou l'énergie du destin, peu importe le nom qu'on lui donne : la voiture a quitté la route dans une ligne droite, et Camus est mort sur le coup, un billet de train inutilisé dans sa sacoche.

José Lenzini, spécialiste de Camus, raconte dans ce livre les derniers jours de la vie de l'Algérien, en s'infiltrant dans ses pensées, en mêlant témoignages et citations. L'euphorie que j'éprouvais d'abord à l'idée de lire ce récit - appelé comme ça par la maison d'édition - a en fait été rapidement remplacée par une déception insidieuse : bien sûr, Lenzini fait ce travail en toute honnêteté, avec la volonté d'être au plus proche du personnage qu'est notre homme révolté. Mais ça ne suffit pas. Si l'ouvrage est bien écrit, je me vois petit à petit prise d'un léger agacement, qui concerne la véracité des pensées de Camus. L'idée qu'a eue Lenzini d'utiliser des citations de l'oeuvre de Camus pour étayer les propos de celui-ci me gêne un peu : on sait à quel point, sorties du contexte, une citation peut changer de sens. Surtout quand on parle de Camus, et qu'on a en tête sa phrase "Je crois à la justice mais je défendrai ma mère avant la justice" qui a créé bien des remous. Et ici, Lenzini prend le parti de ne pas nous renvoyer à l'oeuvre originale, pour nous inciter à "(re)lire Camus". Je ne suis que moyennement convaincue.

Lenzini analyse toute l'oeuvre de Camus comme une tentative de donner une voix à sa mère, muette. C'est une idée qui me touche, et qui peut, je crois, être défendue ; mais pourquoi la répéter à longueur de temps ? Alors que l'implicite et le silence sont des notions chères à Camus, Lenzini tente à tout prix de tout expliquer, de tout mettre en lumière, de donner un sens à chaque geste - jusqu'à ce que cela devienne trop.

Lenzini m'a en effet "incitée à relire Camus". Peut-être pas pour les raisons qu'il espérait.

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6 octobre 2009

Le hollandais sans peine, Marie-Aude Murail

le_hollandais_sans_peineL'école des Loisirs, 1989, 56 pages.

Aussitôt arrivée à Ljubljana, je me suis inscrite à la Knjižnica, la bibliothèque française. Et histoire de se recréer des repères, rien ne vaut un Marie-Aude Murail, comme quand j'étais petite. Le choix est vite fait, ce sera Le Hollandais sans peine.

Cet été, les parents l'ont décidé, les vacances, ce sera à l'étranger, en Allemagne ! Rien de tel pour que Jean-Charles, neuf ans, apprenne la langue : immersion totale, même pas le sentiment de travailler, bref, il n'aura aucune excuse pour ne pas être bilingue à la fin de l'été.

C'est oublier que Jean-Charles n'a absolument aucune envie d'apprendre l'allemand, ni aucune autre langue d'ailleurs. Il veut juste se baigner, et s'amuser ; bref, passer de bonnes vacances. Alors, lorsqu'il rencontre un petit garçon de son âge, étranger, et que celui-ci lui demande de nommer ce qui l'entoure, Jean-Charles, sans comprendre ce qui lui arrive, se met soudainement à inventer des mots, et à créer une autre langue. Langue qui permettra au garçonnet de satisfaire son papa tout en passant de bonnes vacances, dans un monde où tente se dit "chrapati" et fleur "chprout" !

J'aime toujours autant Marie-Aude Murail, sa plume légère et rigolote, pour me donner - est-ce bien nécessaire ? - du coeur à l'ouvrage dans l'apprentissage de ma nouvelle langue !

21 septembre 2009

Le coeur-enclume, Jérôme Ruillier

Image_1_6_Sarbacane, 106 pages.

Le coeur-enclume, c'est l'histoire d'un début. Le début de la vie à trois pour Annabelle et Jérôme qui voient naître leur premier enfant... Sara est prématurée, et rien n'était prêt. En deux temps trois mouvements, la chambre est équipée, le bébé peut arriver. Mais Sara est aussi trisomique, et là, il ne suffit pas de quelques meubles pour faire face.

Pour faire face, il faut passer par le sentiment d'injustice, le désespoir, le découragement ; il faut avoir peur, puis être en colère, triste, désemparé, abattu ; il faut se poser mille questions et se battre pour obtenir des réponses. Le tourbillon des émotions qui traverse les parents est violent, brutal. Mais bientôt, en dépit des interrogations qui restent, l'amour s'impose et vient alléger le coeur-enclume. Jérôme Ruillier nous livre ici un morceau d'autobiographie, qu'un dessin épuré ne rend que plus émouvant.

Le coeur-enclume, c'est le début d'une histoire, et une sacrément belle, on n'en doute pas.

20 septembre 2009

La peau d'Elisa, Carole Fréchette

la_peau_d_elisa (à venir)

20 septembre 2009

La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano

la_solitude (à venir)

20 septembre 2009

La vie peut-être, Arnaud Cathrine

la_vie_peut_etre(à venir)

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